Colloque international : Mythologie, mémoire et narration

Le jeu des temporalités

SUR PLACE et EN LIGNE VIA TEAMS
Université libre Bruxelles – ULB, les 8 et 9 décembre 2022

5èmesJournées scientifiques d’études roumaines à Bruxelles – JERB5

Argumentaire

Le mythe, en tant que phénomène, échappe à l’observation d’un chercheur cantonné dans une seule discipline. Il convient en effet d’adopter un regard permettant de mobiliser plusieurs domaines de recherches pour l’appréhender. En ce sens, on peut soutenir la thèse que le mythe est polysémique en soi. Pour mener à bien une telle entreprise, il faut étudier les similarités et les différences entre le langage mathématique, le langage poétique, la narrativité culturelle et populaire ; il faut aussi étudier les anciens mythes comme nous l’ont enseigné Claude Levi-Strauss (Mythologiques) et Salomon Bochner (The role of Mathematics in the rise of science). Si la pensée de Lévi-Strauss contribue de façon significative à comprendre la temporalité mythique, Salomon Bochner met en exergue les liens mathématiques reliant les mythes archaïques avec les spéculations de Platon et Aristote. Chronologiquement, les poèmes homériques apparaissent avant les mathématiques grecques tels qu’un Thales et un Pythagore les ont élaborées. Toutefois, on observe que la fonction de symbolisation, essentielle pour l’intelligence des premiers mathématiciens peut être rapprochée des narrations mythiques. On peut aussi dégager avec Solomon Marcus trois domaines – la poésie, la narrativité et les mathématiques – qui se déploient dans un univers fictionnel, mettant un écart entre leur mode narratif respectif et le réel. Il est une sorte de rigueur, d’une autre nature que celle de l’empirisme et de son ancrage dans le concret, qui émane de ces champs spéculatifs.

Le lien entre le local et le global, entre l’individu et le cosmos, entre l’instant et l’éternité, entre le fini et l’infini est donc essentiel, comme le second terme des paires constitutives de la déclaison était surdéterminé par rapport au premier. A l’intersection du visible et de l’invisible se dessine alors une double axialité : la spatialité et la temporalité.

Les mythes, dans leurs dimensions poétique, narrative, mathématique, peuvent être interprétés selon le principe holographique, dont on sait le caractère central pour l’intelligence des arts et des sciences. L’expression la plus claire de ce principe est donnée par le miroir, dont chaque portion remplit la même fonction que le miroir tout entier ou, dans un registre plus commun, par le feu, qui peut être ravivé en partant d’une étincelle. En poésie, un seul arbre peut rendre compte de tous les arbres du monde, en mathématique, l’idée de fonction analytique est telle que son comportement sur un tout petit intervalle décide de fait le comportement de toute la droite. Un autre trait des mythes qui se retrouve et dans la poésie et dans les mathématiques est un principe d’optimisation sémiotique signifiant, la propension à exprimer de la façon la plus succincte, la richesse sémantique ; il s’agit d’un principe d’optimisation de la « densité sémantique ». Un poète comme Mallarmé est représentatif de cet art de « contracter » le sens. On retrouve sans doute la même démarche, dans un autre registre, lorsqu’un physicien comme Einstein contracte en une formule mathématique la profusion phénoménale de la physis. Temporalité, spatialité et réalité, sont ainsi contractées dans une formule  lapidaire répondant à une exigence d’intelligibilité à la fois évocatrice et synthétique. On pourrait poursuivre la déclinaison des traits communs aux différents domaines envisagés : l’un des plus spectaculaires est certainement le recours au paradoxe. C’est bien la question de l’unité sous-jacente du savoir et de la culture dont il sera ici question. (cf: Solomon Marcus 2013)

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